mercredi 30 mai 2012

La vie du groupe local

Nous avons également, lors de cette réunion intervenant après le débat sur le métier avec le SNUipp et le spectacle avec le SE, fait le point sur ces 2 actions. 
La coopération a été efficace avec les 2 syndicats et nous nous en félicitons. Le gfen a pu ainsi montrer qu'il pouvait en tant que mouvement pédagogique, se positionner aux côtés des syndicats pour réfléchir à des questions de métier de façon sérieuse ou plus détendue !
Un grand merci à toutes les personnes qui ont activement oeuvré pour que ces moments aient lieu.
Au niveau de la communication, nous attendons avec impatience les dépliants de présentation du mouvement pour en déposer des exemplaires dans des lieux spécifiques. Cela permettrait de toucher des publics plus diversifiés pour faire connaitre le mouvement.
En ce qui concerne le travail à mener dans les mois à venir, il sera nécessaire de continuer cette réflexion sur les questions de métier. Un numéro de Dialogue est prévu sur ce thème l'année prochaine. C'est ce travail sur le travail qui fera que des collègues nous rejoindront.

Un stage de rentrée : nous en sommes capables

Dans une deuxième partie de réunion, nous avons échangé sur nos forces et nos faiblesses pour organiser un stage de rentrée.
En fonction de cela, et pour ne pas faire les choses dans la précipitation, nous avons pris les décisions suivantes :
- retourner dans les stages de rentrée d'autres groupes (Paris, Besançon, Chartres ou ailleurs...) pour continuer de vivre et analyser des démarches et ainsi pouvoir outiller mieux le groupe
- organiser une journée de travail ouverte à tous, un samedi début octobre, avec ateliers, témoignages que nous préparerions ensemble, et demander le renfort d'un copain ou copine du gfen plus chevronné(e).
Nous avons dégagé des pistes de réflexion et déjà prévu un ou 2 binômes. 
Nous nous retrouverons 
pour affiner les contenus et problématiser les expériences de chacun 
mercredi 27 juin à 14h30 au CDDP à Nevers.

De l’ambition pour l’École : les convictions du gfen


Dans une première longue  partie de réunion, nous avons pu échanger à partir des textes de la plaquette que nous vous livrons ci-dessous.
De l’ambition pour l’École
L'école forme, certes… mais à quoi ?
Former des travailleurs compétents sur un marché de l’emploi concurrentiel ? Orienter une minorité de jeunes vers les « pôles d’excellence », et les autres vers les petits boulots précaires d’exécution ? Est-ce ainsi que les hommes et les femmes s’humanisent ?
La visée d'employabilité, adossée au « tout économique » qui est assigné à l'école, rend aveugle sur la fonction essentielle du savoir, qui est l’émancipation. L’école doit permettre une appropriation du patrimoine culturel de l’humanité qu'il s'agisse des œuvres humanistes, scientifiques, techniques, artistiques, qui nous affilient à toute l’histoire humaine et par lesquelles se découvre et s’enrichit la personnalité. L’école doit viser une socialisation élargie qui porte l’élève au-delà de ses premières attaches : familiales, sociales, culturelles. L’école doit développer une aptitude au travail collectif : comprendre et gérer aussi bien le conflit que la coopération. L’école doit cultiver une conscience critique : apprendre à problématiser et à hiérarchiser les informations reçues et, ainsi, à se forger un esprit critique et des convictions réfléchies. Autant d'apprentissages qui participent d'une citoyenneté agissante, indispensable pour actualiser et dynamiser la démocratie.
Le parti pris du « Tous capables » prend tout son sens dans le fait de prendre en compte, dans l'acte d'apprentissage, les potentialités immenses de chaque enfant pour qu'elles deviennent capacités effectives.

Quand l'individualisation sert l'exclusion
Aujourd’hui, l'individualisation s’affirme comme la seule réponse à l’échec scolaire : il faudrait, dit-on, adapter la scolarité aux « besoins » de chaque enfant en fonction de ses « talents », de ses « goûts » de ses « intérêts ».
Mais les différences entre les élèves ne sont pas naturelles, elles sont culturelles, construites socialement. Alors que certains enfants sont, dès leur entrée à l’école maternelle, en connivence avec la culture scolaire, d'autres, issus des milieux populaires, rencontrent des pratiques si éloignées de leurs pratiques familiales qu’ils les ressentent comme étrangères, voire disqualifiantes et violentes. Ignorer cela revient à légitimer les orientations précoces ou à penser l’échec sur le mode de l’anormalité psychologique. Ce déni du social amène ainsi à systématiser les aides personnalisées, qui ne font que répéter les mécanismes d’exclusion, à prôner médicalisation ou psychologisation normatives. Au bout du compte, l’enfant est doublement culpabilisé : « élève en difficultés » et « élève dys... » voire « anormal ». L’individualisation, telle qu’elle est pensée, ne fait finalement que renforcer les logiques ségrégatives.
Contre cette naturalisation des difficultés scolaires, nous réaffirmons ici la nécessité d’une haute exigence pour tous, dans l’affirmation de la capacité de chaque élève à apprendre, à se transformer en se dépassant.

Retrouver la saveur des savoirs pour redonner sens à apprendre
Une idée très répandue considère la transmission comme une opération de simple transfert de connaissances. Dans une telle conception cumulative des savoirs et mécaniste de l'apprentissage, l'inégalité reste une fatalité : quelques-uns seraient « naturellement » aptes à recevoir le plus, tandis que la grande majorité devrait se contenter d'un minimum faussement garanti.
Contre cette vision linéaire et appauvrissante du savoir comme « produit à stocker », nous soutenons l'idée d'un savoir qui se construit dans un processus de transformation. Les incompréhensions que rencontre l'élève dans son apprentissage ont à voir avec des problèmes auxquels s'est heurtée l'humanité au long de son histoire. Le théorème de Thalès, la circulation sanguine, la tectonique des plaques, la création poétique, l'exploration de l'histoire, l'usage d'une langue étrangère… autant d'énigmes, de questions à se poser, de problèmes à résoudre. Il s'agit de faire vivre à chacun(e), en interaction avec les autres, des situations stimulant inventivité et rigueur de pensée.
C’est dans une telle communauté de recherche et d’élaboration que se construisent tant les savoirs que la personnalité de chacun.

Moins tenir sa classe que « faire classe »
« Les élèves désobéissent… ne travaillent pas... veulent savoir sans faire l'effort d'apprendre... se comportent comme des sauvages » : qui n’a jamais entendu ces plaintes ? La souffrance est partout : chez les élèves, chez les enseignants, chez les parents, au point d’imaginer qu’une répression sans faille serait la solution. Mais toute répression est régression, faute d’interroger les causes du mal.
Aucun autoritarisme, aucune violence, aucune menace n'engagera jamais un élève dans un processus d'apprentissage réel. Un renversement pédagogique est indispensable si l’on veut éveiller la curiosité, reprendre pouvoir sur le désir d’apprendre, faire partager la joie de comprendre et d'interroger le monde. La pédagogie est invention permanente de situations adaptées, de défis sollicitant l'intelligence, visant à enclencher une dynamique d'élaboration collective.
Pratique d' « auto-socio-construction du savoir » conçue, mise en œuvre, théorisée dans l'éducation nouvelle.

La formation, clef du changement
Triste sort que celui fait à la formation, d’un « haut niveau » académique sacrifiant la professionnalité dans un déni consommé de la pédagogie : symptôme d’un renoncement à la démocratisation et à la formation intellectuelle des futurs citoyens ?
Une formation des enseignants est plus que jamais nécessaire, si tant est que l’on se soucie encore de démocratie, c’est-à-dire de la formation d'un peuple souverain. Il est urgent d’encourager une conception solidaire de la pratique professionnelle, le travail d'équipe, que ce soit pour élaborer des situations d'apprentissage, échanger sur les gestes professionnels (faire classe, s'ajuster à l'inattendu, théoriser les démarches), ou encore pour inscrire l'action éducative dans une stratégie qui mobilise l'ensemble des acteurs (élèves, personnels, parents, collectivités locales ...).
Tous, élèves comme enseignants, sont capables... à condition de leur en fournir les moyens.

mardi 29 mai 2012

Silence dans les rangs ! Une conférence pédagogique pas tout à fait comme les autres !


Vendredi soir au lycée Raoul Follereau, Pierre Mathues, comédien et conseiller pédagogique dans la vraie vie a donné une conférence pédagogique exceptionnelle. Il a passé en revue les différentes facettes du métier d'enseignant avec un humour décapant mais aussi avec un oeil bienveillant. Sa connaissance du métier lui permet de cibler tous les petits travers des enseignants, « tapant juste », se moquant tendrement. Il donne aussi des conseils aux débutants : « Ne partez jamais en voyage scolaire ou en classe de transplantation (comme on dit en Belgique) ! Vos collègues et les parents vous croient en vacances... et au retour vous passez le week-end à récupérer... parce que les élèves, eux, ont été en pleine forme toute la semaine !»
Toutes les situations pédagogiques sont passées en revue : le jour de la rentrée, la salle des profs, l'évaluation des élèves, le débat participatif en classe, la cohésion de l'équipe éducative... et le comédien d'entrainer son public dans des scènes interactives vraiment très drôles.
Le clou du spectacle est peut-être l'écriture de circulaires ministérielles avec un jeu de cartes aléatoirement associées pour écrire des phrases dans un vocabulaire à la fois creux et ampoulé, dignes de la meilleure langue de bois. Et toute l'institution en prend « pour son grade », enseignants les premiers, formateurs, inspecteurs, chefs d'établissements, RASED, ministre... même les parents sont égratignés au passage.



La petite centaine de personnes qui constituait le public a ri de bon coeur et est ressorti ravie d'avoir passé un bon moment en ce vendredi soir ensoleillé, commencement d'un long week end. L'équipe de direction du lycée doit être remerciée pour son accueil. Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maitre, pour les deux co-organisateurs que sont le Syndicat des enseignants (UNSA) et le Groupe français d'éducation nouvelle (GFEN58). Eric Guyot, du SE et Isabelle Lardon, du GFEN, peuvent être satisfaits. « Cela a permis de pointer de vraies questions de métier, avec l'humour en plus, ce qui ne gâte rien ! », disent-ils. « Cela a permis également de montrer le rôle et la place d'un syndicat et d'un mouvement pédagogique dans la réflexion sur l'Ecole. »

Pierre Mathues jouera « Silence dans les rangs » du 6 au 28 juillet prochains pendant le festival d'Avignon, au Thy Théâtre.

dimanche 20 mai 2012

Réunion le 30 mai

Après l'organisation du débat avec le SNUipp 58 et du spectacle avec le SE 58, 
pour faire connaitre le GFEN 58
et le positionner comme collectif de travail sur "le travail enseignant",
il sera temps de nous retrouver le :
 mercredi 30 mai à partir de 14h30
au CDDP à Nevers, rue Lamartine
pour notre réunion mensuelle.

Le chantier en cours est la mise en oeuvre d'un stage de préparation de la rentrée
et l'objet de cette réunion sera de le penser et l'organiser.
Quand : 1 journée
de la dernière semaine d’août (mercredi, jeudi ou vendredi)
Objectifs :
Partager les outils de l’Éducation nouvelle pour mettre en place des apprentissages solidaires
Contenus :
qui restent à déterminer précisément lors de cette réunion, qui pourraient être
Quelles pratiques de lecture pour apprentis lecteurs ou lecteurs fragiles (CP, élèves en difficultés, RRS, SEGPA) ?
Comment parler de morale à partir de la littérature jeunesse au cycle 2 ?
Le projet de classe pour faire des liens entre les savoirs ?

A quelles conditions les rituels aident-ils à structurer les apprentissages ?

Comment préparer le jour de la rentrée ?
A bientôt.