Peut-on repenser le monde avec les enfants ? Sylvie MEYER-DREUX
Débat animé par Alain Serres, directeur de Rue du monde, devant
quatre-vingts personnes, avec Jacques Bernardin, président du GFEN -
Karim Ressouni-Demigneux, auteur de L'ogre ! - Sébastien Shir, secrétaire national
du SNUipp-FSU - Zaü, illustrateur.
Du côté de l'Education Nouvelle. Pour Jacques Bernardin, la
question de la formation est naturellement soulignée pour que le rôle
normalement dévolu à l'école s'exerce : permettre aux élèves de
comprendre la société dans laquelle ils vivent mais aussi de participer à
la faire évoluer. D'où le poids des orientations de la politique
éducative et aussi des choix pédagogiques des enseignants : comment se
situent-ils par rapport à ces missions fondatrices de l'école ? Quel(s)
regard(s) porté(s) sur les enfants ? les élèves ?
D'où, comment se poser des questions sur la perception et l'expression des élèves ? Souvent, la technicité des apprentissages se fait au détriment des apports des livres, « conservatoires de l'expérience du monde », particulièrement pour ceux qui ont peu accès aux livres, créant une inégalité certaine qui participe à la discrimination d'autant que la littérature actuelle fait des « clins d'œil » culturels fréquents et nécessite donc un « arrière-fond » inégalement constitué : références incontournables à construire progressivement à l'école.
D'où, comment se poser des questions sur la perception et l'expression des élèves ? Souvent, la technicité des apprentissages se fait au détriment des apports des livres, « conservatoires de l'expérience du monde », particulièrement pour ceux qui ont peu accès aux livres, créant une inégalité certaine qui participe à la discrimination d'autant que la littérature actuelle fait des « clins d'œil » culturels fréquents et nécessite donc un « arrière-fond » inégalement constitué : références incontournables à construire progressivement à l'école.
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Du côté de la création. Lors d'une rencontre avec des classes,
selon Karim Ressouni-Demigneux, un auteur peut plus facilement aborder
des sujets sensibles au nom de son statut de « créateur de
l'histoire » : même s'il dit raconter ce qu'il est, il se donne le droit
de ne pas répondre à certaines questions...en annonçant que, de toutes
façons, il est « un gros menteur » puisqu'il « invente à partir de »,
mais cela lui permet aussi d'aborder des sujets comme celui des origines
de par sa double nationalité, la religion ou sur la sexualité... et à
la question d'une petite fille interloquée « mais...on te laisse écrire
tout cela !!! », la pirouette due à la part créative du récit est
aisée ! Mais la discussion a pu avoir lieu ! Il y a eu rupture dans la
manière d'échanger, de débattre entre les élèves et avec un adulte :
cela a été rendu possible sans jugement ni aucun autre enjeu si ce n'est
celui de parler avec un adulte qui a des interrogations et des points
de vue qui peuvent être différents mais... acceptables à entendre tout
au moins parce que présentés de manière fictionnelle ! Sans doute aussi
parce que dans un moment un peu « exceptionnel » ou particulier, limité
dans le temps... « position assez confortable » selon l'auteur mais
porteuse de transformations (ou d'ébauches de transformation) chez les
élèves !
Lire l'intégralité du texte sur le site du GFEN
http://www.gfen.asso.fr/fr/salon_livre_montreuil
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